Conférence













Le 19 août et le 31 août, Jean-Christophe Gay, professeur des universités (Nice-Sophia Antipolis) et codirecteur de l’Atlas de la Nouvelle-Calédonie au sein de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) à Nouméa et spécialiste du tourisme, a donné deux conférences très enrichissantes sur l'Outre-mer français.

En résumé: le tourisme ultramarin va mal, le tourisme est de moins en moins internationalisé et fonctionne de plus en plus sur la clientèle métropolitaine. A peine 75 000 touristes (essentiellement "affinitaires") par an en Nouvelle-Calédonie malgré le potentiel énorme de l'île en matière de sites naturels. Entre autres causes le non développement de ce secteur, le mauvais rapport qualité prix, et surtout les financements publics massifs de l'Etat et de l'Union européenne qui créent une dépendance économique, une prospérité factice et un manque de dynamisme.

Voici un extrait d'un article sur le lien salaires indexés/prix:
"Il semble assez évident que les surrémunérations ont des effets néfastes sur les prix et entretiennent la vie chère. L’Etat et quelques entreprises publiques enrichissent des importateurs et distributeurs fixant des marges bien plus élevées qu’en Métropole. Outre-mer, le secteur de l’import-distribution est une poule aux œufs d’or. Les élites locales d’origine européenne, cette oligarchie sucrière et esclavagiste dans les DOM (Békés et Gros-Blancs), l’ont bien compris, puisque leurs descendants contrôlent la grande distribution et les concessions automobiles pour leur plus grand profit mais pas forcément pour celui des consommateurs. Les hypermarchés affichent des prix parfois ahurissants, notamment dans le secteur alimentaire.(...) Selon lʹindice Big Mac en 2007 (CEROM, 2008), seuls quatre pays sont plus « chers » que la
Nouvelle‐Calédonie. (...) La crise se surajoutant à cette situation, elle risque d’être insupportable pour les ménages à bas salaires, qui sont ceux présentant le moins de capacité de résistance économique, et d'augmenter les inégalités sociales.(...)
Cette situation des prix et des salaires en outre-mer est bien connue des responsables politiques locaux et nationaux, informés par plusieurs rapports au cours de la dernière décennie. (...) En aparté, nombre de politiciens avouent que les surrémunérations sont économiquement et socialement nocives. Ils savent également que les monopoles dans l’import-distribution sont synonymes d’abus en matière de prix, mais qui aura suffisamment de courage pour s’attaquer frontalement au cercle vicieux salaires-prix ? S’il est facile de s’en prendre aux Békés, on ne tient pas à se mettre à dos tous ceux qui ont une majoration de salaires : ce serait politiquement suicidaire. En 1996, Jean-Jacques de Peretti, ministre délégué à l’Outre-Mer, tenta dans les DOM de remettre en cause ces majorations, devenues « primes de vie chère », mais, face au tollé des syndicats de la fonction publique, il dut faire rapidement machine arrière
".
http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=1547

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