Bleu profond . . . et lointain

Franchement, on ne peut pas dire que la pâlotte affiche "2011 année des Outre-mer français" soit une réussite.
En quoi consiste cette manifestation nationale?
Elle a pour objectif principal de "présenter les sociétés et les cultures d’Outre-mer dans la dynamique de leur modernité et de leurs traditions"*.
En parallèle, à compter du 1er juin 2011, le directeur général et conservateur en chef du centre culturel Tjibaou de Nouméa est détaché jusqu'au 31 décembre 2013 auprès du musée du quai Branly à Paris où il sera le commissaire général de la plus grande exposition jamais réalisée sur l’art kanak.
En collaboration avec l’anthropologue-sociologue Roger Boulay qui depuis 25 ans inventorie les objets kanak (environ une dizaine de milliers conservés par 73 musées de métropole), il travaillera à préparer cette exposition qui sera présentée au musée à l’automne 2013 et viendra ensuite sur le territoire en 2014.
Au mois d'avril dernier, au centre culturel Tjibaou, nous avons suivi une conférence passionnante sur la restitution des biens culturels aux communautés d'origine. Il y a été question de la restitution par la France de têtes maories à la Nouvelle-Zélande, des 297 manuscrits coréens royaux emportés par l'armée française après un pillage en 1867, et de la « Vénus hottentot » remise à l’Afrique du Sud. La France, comme l'Angleterre et bien d'autres pays européens subit des pressions de pays dépossédés tels l'Égypte, la Grèce, le Mexique, la Colombie et plusieurs pays africains (près de 80% des collections africaines sont hors du continent) qui réclament qu'on leur restitue marbres, stèles, statues, au nom de la réappropriation de leur histoire. Mais la France, au nom du principe juridique d'inaliénabilité des collections de ses musées, demeure gardienne de ces biens.
A la fin de cette conférence, lors de la séance de questions de l'assistance, un grand chef mélanésien a demandé quelles étaient les démarches à effectuer pour que la tête de son arrière-grand-père le chef rebelle canaque Ataï décapité en 1878, soit restituée à la communauté kanak. Cette tête, qui avait été expédiée en France, a initialement été déclarée perdue, mais elle repose en fait dans les réserves du musée de l'homme à Paris...
Le patrimoine artistique kanak comprend des bambous gravés, des pièces d’architecture, des monnaies de coquillage, des massues, des haches ostensoirs, masques, etc. rapportés par des fonctionnaires, des religieux, des militaires et des privés.
En 2002, le centre culturel Tjibaou, a lancé un programme d'envergure destiné à collecter et sauvegarder également les traditions ancestrales et plus particulièrement le patrimoine immatériel kanak: langues, chants, danses, art de la vannerie, rites...
En navigant sur le web, je suis tombée sur un site qui propose dans ses pages une petite infographie synthétique sur l'outre-mer côté géographique et humain. On y apprend entre autres choses intéressantes que la population totale de l'outre-mer (2 549 000 habitants) est à peine plus élevée que la population de la ville de Paris (2 233 818 hab) . . .
Je reproduis ici la 1ère image et je vous invite à consulter l'intégralité en cliquant sur le lien suivant : http://www.eclairagepublic.net/2011-annee-outre-mer/
L'accès n'est pas direct, il faut cliquer ensuite sur "voir l'infographie" en rouge puis utiliser LA LOUPE.

* (réf: http://www.outre-mer.gouv.fr/?2011-annee-des-outre-mer-une-manifestation-pour-aller-au-dela-des.html)

Commentaires

  1. une incroyable histoire que cette tête (et je suppose qu'il n'y a pas de réelle procédure pour la récupérer puisqu'elle a disparu
    (le site sur l'infographie est génial, merci pour ce lien)

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