Pains, oeufs, mines et fantaisie

Sur l'île de Pâques alias "Isla de Pascua" en espagnol, j'imagine qu'en cette période de fêtes pascales le risque de confusion est grand. On y trouve en effet le populaire "pain de Pâques" (pan de pascua) qui laisse le touriste perplexe en toutes saisons. Hum, hum, hum, cette sorte de "panettone", brioche ronde avec des fruits confits et des raisins secs, est-elle une spécialité locale ou est-elle fabriquée spécialement pour Pâques??? (*Réponse au bas du post)
Partout ailleurs à travers le monde, des millions d'œufs et de lapins colorés ont été échangés. Et comme chaque année l'empire américain Disney était de la partie sur les rayonnages recouverts de papier doré, avec ses célèbres personnages en chocolat. A l'occasion, le spécialiste de l'enchantement factice vantait un week-end "oeuforique" plein de surprises au parc de loisirs de Marne-la-vallée. Des surprises manifestement en forme d'accident car la presse de l'hexagone titre aujourd'hui "Cinq blessés dans un wagon du train de la mine à Disneyland". Comme quoi, même dans les pays magiques, tout n'est pas merveilleux...
En Nouvelle-Calédonie, île métallifère par excellence, la mine n'est pas une attraction au sein d'un décor artificiel fait de rochers en carton-pâte et résine. Elle relève du patrimoine historique et du domaine économique.
Outre des ressources importantes en nickel, le territoire possède aussi quelques gisements plus ou moins importants de cuivre, d'or (n'écarquillez pas les yeux, la production a été très modeste), chrome, plomb, argent, fer, manganèse et cobalt.
Parallèlement, les marchés artisanaux et ateliers de lapidaires proposent des réalisations à partir de matières premières provenant du territoire calédonien telles que la serpentine, le jaspe ou le jade utilisé autrefois par les Kanak pour réaliser haches, ostensoirs, colliers et lames.
Si je parle des mines, c'est parce que le sentier que nous avons emprunté au Mont-Dore, banlieue urbaine de Nouméa et deuxième ville la plus peuplée de Nouvelle-Calédonie, est justement une ancienne piste minière. Le parcourir permet donc de voir des pierres de toutes les couleurs.
Et du sommet, à 800 mètres, le point de vue panoramique est superbe sur le grand Sud, l'océan, l’île Ouen et Nouméa. Mais (il faut toujours hélas une restriction) les sols rendus nus et stériles par l'exploitation et l'érosion, la végétation clairsemée ainsi que l'ancienne route de mine large, longue et caillouteuse rendent la randonnée un peu monotone. Ce dernier mot laisse supposer à ceux qui me connaissent que j'ai râlé... Surtout que Jérôme, montre au poignet, s'était mis en tête de faire un entraînement "cardio" et de réaliser un bon temps pour améliorer son endurance!
Heureusement, de retour, pour se détendre les muscles tout en restant sur les îles montagneuses, il y a la lecture divertissante du Supplément au voyage de Cook de Jean Giraudoux.
Il y est entre autres question de mines car Mr Banks, le personnage principal, essaye de convaincre les indigènes de la nécessité et la grandeur du travail à travers une allusion lyrique et cocasse aux vertueux mineurs anglais.
Ce livre est une petite comédie libertaire et anticolonialiste qui se déroule sur l'île d'Ô'Tahiti. Sous une apparence de naïveté, cette pièce en un acte critique la civilisation occidentale dans une langue drôle et poétique. Je vous la conseille!
* Il s'agit d'un gâteau industriel vendu tout au long de l'année mais offert tout particulièrement à Pâques et sans rapport aucun avec l'île de Pâques.

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