En mai, fais ce qu'il te plaît

Aujourd'hui 1 er mai, jour du muguet et jour férié, c'est la fête du travail, alors je vais m'y remettre et suspendre le repos de ce blog qui, à défaut de baiser du prince, attendait un sujet pour se réveiller. Amis lecteurs, vous êtes en joie de ce retour au clavier, non (je tente l'auto-persuasion positive autrement appelée méthode Coué pour voir si ça marche)? A propos de clavier, justement, j'en ai un beau maintenant. Sans fil, cadre en alu, compact et design, qui utilise la technologie bluetooth... Radicalement différent de l'ancien, blanc et transparent, rempli à ras bord de miettes (et autres reliefs de repas en solitaire) tel un affreux grille-pain qu'on n'aurait pas vidé de 10 ans... C'est ainsi nouvellement équipée que je vais donc reprendre le fil des chroniques après un long week-end lecture pendant lequel j'ai vécu par procuration sur les rives du lac Baïkal, dans les forêts de Sibérie, grâce à l'écrivain-journaliste Sylvain Tesson.
A Nouméa, la fête des travailleurs, célébrée dans de nombreux pays du monde, a été l'occasion d'une grande marche dans les rues organisée par le seul parti travailliste, bras politique de l'USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités en Nouvelle-Calédonie), une organisation indépendantiste et radicale. La ville était déserte à cette heure et le long cortège (1500-2000 personnes) n'a mobilisé que peu de policiers municipaux pour l'encadrer. Le micro, violemment engagé pour l’émancipation et l’accès du pays à sa pleine souveraineté, vibrant des appels à la mobilisation, répétait qu'un quart de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et que les inégalités économiques et sociales ainsi que le chômage s'accroissent. Il appelait à un partage de la richesse produite, à la nécessité d'un rééquilibrage, à l'accès des kanak aux postes à responsabilité (par exemple, sur 96 postes de chefs d'établissements scolaires sur l'ensemble du pays, il n'y a qu'un seul kanak ).
Pendant ce temps, au pays des monopoles, des marges scandaleuses des entreprises et de la fiscalité injuste, opaque et inflationniste, dans les quartiers sud, les énormes pick-up Chevrolet et les Porsche Cayenne rutilent sous les rayons du soleil. Avec 57,44 % des habitants ayant voté au premier tour de scrutin présidentiel pour l'UMP et 13,33 % pour le FN, le calcul est vite fait: on arrive à un peu plus de 70% des votants qui estimaient sans doute avoir donné leur juste part de "vrai travail" et par conséquent n'entendaient pas ce jour se rassembler ailleurs qu'à la plage, sur un catamaran ou autour d'un barbecue. La vie est simple et facile en Calédonie! Citoyens bronzez en paix ... votre argent et vos intérêts sont bien gardés.

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