Rouge parchemin

Quel rapport y a-t-il entre une coquille St Jacques, les tissus d'Issey Miyake et l'architecture de Frank Gehry? Allez, c'est facile!
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Le point commun est le "pli"!
La coquille Saint Jacques présente des côtes en éventail, les tissus d'Issey Miyake sont caractérisés par leur plissé et les réalisations de Frank Gehry sont célèbres pour leur caractère froissé.
D'accord. Mais pourquoi cette devinette? Simplement afin d'illustrer l'état de ma peau après une 1/2 journée au soleil sur l'îlot canard hier. Le miroir ô miroir n'est pas flatteur le lendemain, et on comprend mieux pourquoi les blancs insulaires paraissent souvent plus vieux que leur âge, avec une tête chiffonnée genre poupée en papier mâché ou céramique en raku craquelé. Là, je m'y attends, je vais froisser des lecteurs et recevoir des insultes à foison...
Telle n'était pourtant pas mon intention première, pas plus que de publier un billet égocentrique avec mon nombril écarlate pour point de référence. Au départ je voulais seulement vous parler d'une belle exposition à la fois artistique et documentaire, qui se tient en ce moment au centre culturel Tjibaou.
Là, c'est à votre tour de demander quel est le rapport avec les synonymes du mot "fripé" disséminés dans les lignes au-dessus. Il y en a un. Un lien qui se cache au creux des toitures coloniales à quatre pans faites de tôle ondulée et donc de... plis! Ces constructions métalliques colorées et légères sont présentes sur les toiles post-impressionnistes et modernes de Paul et Roland Mascart, peintres normands, poètes et esprits éclairés de père en fils. Les deux hommes ont séjourné en Nouvelle-Calédonie dans les années 30 et, séduits par l'archipel et par ses habitants, ont rapporté de nombreux portraits, scènes de vie quotidienne et paysages empreints d'un regard humaniste. Réalisés à l'encre, à l'huile, au fusain et pastels, ces croquis, peintures, lithographies et illustrations magnifient le pays kanak: les flamboyants illuminent la ville de Nouméa, les robes popinées rayonnent, les fruits s'épanouissent.
Roland Mascart retournera deux autres fois sur "l'île de lumière" et contribuera jusqu'à sa mort en 1988 à faire connaître la plus lointaine des colonies françaises, une terre sauvage de bagnards peuplée d'indigènes à l'appétit anthropophagique.
Les pièces prêtées et présentées temporairement sont issues de collections privées, mais quelques toiles sont visibles de façon permanente au Musée de la Nouvelle-Calédonie, au Musée national d'art moderne de la ville de Paris, au Musée des Beaux-Arts de Rouen et dans quelques autres lieux publics.

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