Le frigo est ouvert? On s'enrhume!

Il n'y a pas que la plongée à pratiquer dans le Pacifique sud! Pourquoi ne pas prendre un peu de hauteur, de distance, se transformer pour une journée en marin du ciel, lever la tête au lieu de la baisser?
L'événement était attendu. Un astronome marseillais s'était même déplacé à Nouméa et a donné deux conférences à l'université pour l'occasion. Mais il pleuvait à seaux et à tonneaux pour le transit de Vénus alors faute de planète ce sont de lourds nuages gris qui sont passés devant le soleil. Dommage, car sous nos hémisphères on nous promettait un beau voyage, un spectacle sidéral fantastique, et ce n'est pas de si tôt qu'on assistera à nouveau à ce phénomène céleste: pour le prochain, il faudra attendre 2117, soit exactement 105 ans. Une paille quoi!
De la fenêtre en revanche, pas besoin de lunette astronomique pour voir l'eau qui recouvrait le bitume et dévalait dans la rue telle une rivière pressée. Précipitations, vent et baisse des températures, rien que de très normal pour la saison puisque nous sommes entrés dans l'hiver austral. Ah, c'est sûr, on n'en est pas encore à voir des toques d'astrakan dans les vitrines, et l'hiver austral est à l'hiver sibérien ce que le poivron (ou piment doux) est à la dynamite, mais à force de vivre ici on se tropicalise, en clair, on devient frileux. Ainsi, signes du temps, les plages de Nouméa sont quasi désertes, l'agent de la bibliothèque Bernheim qui assure les retours de documents a mis un bonnet de laine, Jérôme a troqué son bermuda contre un pantalon (en coton) et on se surprend tous les deux à avoir envie de... soupe! Ne riez pas, en 1961, un record de froid a été battu à Nouméa: 13,2°! Brrrrr...
Pendant les vacances en Australie il a fallu se vêtir un peu plus chaudement encore, et même Napoléon, sur l'affiche de la grande exposition "De la Révolution à L'Empire" empruntée au portrait équestre de Jacques-Louis David, portait une large étole rouge sur les épaules! Oui, il n'y a pas qu'à Ajaccio qu'on admire Napoléon, et le plus célèbre des Corses qui a fini sa vie en exil sur l'île perdue de Sainte Hélène, attire aussi les foules sur l'île-continent océanienne. C'est la passionnante National gallery de Melbourne qui accueille en ce moment les trésors venus d'Europe en reconstituant l'univers luxueux de l'empereur et de sa femme Joséphine.
Pour un touriste français, voir ces pièces d'art au pays des kangourous, c'est un peu comme manger du roquefort à Iglulik en pays Inuit, ou considérer son reflet dans les plumes lustrées des extravagants et merveilleux masques papous... Qu'à cela ne tienne, on a aussi admiré les représentants de l'art australien: Margaret Preston, le vidéaste contemporain Justene Williams et son absurde Crutch dance, les peintres aborigènes Dennis Nona et John Mawurndjul, Ildiko Kovacs, Ron Mueck et ses inquiétants personnages hyperréalistes en silicone, etc. Si l'on ajoute les muffins au chocolat et caramel coulant ou encore le festival des lumières Vivid (cf. photo ci-dessous), le plaisir était total... De quoi oublier les averses et la fraîcheur extérieure.



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